7e Épisode: Langue Officielle - Le Michif

Le michif est la langue des Métis du Canada et des États-Unis. Cet épisode explore l’univers fascinant de cette langue, considérée par plusieurs, comme unique au monde par la complexité de sa structure. Vous allez faire la connaissance de personnes impliquées dans les milieux politiques et éducatifs qui font tout en leur pouvoir pour faire reconnaître le michif comme langue officielle des Métis.

babyHistorique

Les Métis sont des autochtones d’ascendance mixte d’Européens, venus ici pour le commerce des fourrures, et de femmes amérindiennes ou inuites. Ils ont été surnommés entre autre, les sang-mêlé, les moitiés de personnes, etc. Ils sont fiers, indépendants et ne s’identifient ni aux Amérindiens, ni aux Européens. Autrefois, ils se disaient Otipemisiwak, « peuple libre. » Ils partageaient leur territoire (Rupert’s Land) avec les autochtones aussi bien qu’avec les nouveaux arrivants. Les Européens faisant le commerce des fourrures dépendaient totalement de leurs connaissances pour parcourir le pays. C’est par leur rôle dans la traite des fourrures et par la nécessité de communiquer en plusieurs langues, que s’est d’ailleurs développé le michif.

Dans les années 1870 et 1880, les Métis dirigés alors par Louis Riel, ont accepté de céder une partie de leur territoire (Rupert’s Land). Ce territoire est devenu la province du Manitoba. C’est alors qu’une guerre inter-provinciale est survenue, la seule de toute l’histoire canadienne. Des mercenaires de l’Ontario sont venus repousser les Métis hors du Manitoba et de la Saskatchewan.

Malgré cela, la langue michif a continué d’être parlée dans les provinces de l’Ouest et aux États-Unis. Des multiples versions de michif, quelques unes seulement ont survécu. Le michif-cri est le plus répandu. C’est un mélange de cri et de français, parlé au Manitoba et dans le Dakota du Nord, par environ 1000 personnes. Notons que le michif est parmi les langues autochtones les plus menacées.

1e Partie

La première partie de cet épisode a été tournée à Camperville, au Manitoba. C’est une communauté de 800 Métis située à 300 km au nord de Winnipeg. Rita Flamand nous invite à un rassemblement où sont parlées quatre ou cinq variations de michif (saulteaux, cri, français et anglais).

Dans les années ‘80, Rita Flamand a participé aux travaux de recherche du linguiste américain, M. John Crawford. Plus tard, c’est avec un autre linguiste, M. Peter Bakker, originaire de Hollande, qu’elle travailla à la traduction et l’enregistrement de matériel michif.

Elle est maintenant enseignante à l’école de Camperville et au Centre des Ressources Métis de Winnipeg.

2e Partie

Au coeur de la ville de Winnipeg, la rivière Rouge et la rivière Assiniboine convergent. C’était l’endroit où les coureurs des bois se rencontraient pour négocier. C’est à Winnipeg que fut fondée la Nation Métis en 1869.

Nous rencontrons Lorraine Freeman, présidente du Centre des Ressources Métis de Winnipeg et Norman Fleury, directeur linguistique à la Fédération Métis du Manitoba.

Gardien de La Langue

Mme Ida Rose Allard vit à Belcourt, au nord du Dakota, dans un centre d’accueil pour personnes agées. Dans les années 80, elle et sa collègue, Patline Laverdure, ont compilé et publié le premier dictionnaire michif. Elle travaille présentement à la rédaction de ses mémoires, et à la compilation de chansons et de contes métis.